
Qui échappera à la hausse des prix de l'électricité ?
EDF maintient sa demande de hausse des prix de l'électricité, le consommateur n'échappera donc pas à d'autres fortes augmentations des tarifs électriques. Comment à l'échelle d'un consommateur y apporter une solution ? Surtout grâce à la sobriété individuelle et accessoirement à la production de sa propre électricité.
Responsables mais pas coupables
La COP 21 avait été un franc succès d'après ses organisateurs. La pollution ? L’industrie ? Les transports polluants ? Le chauffage des bâtiments ? Les énergies dangereuses ? Non : le CO2 est seul en cause. Il faut se poser la vraie question : à qui rapporte le marché de la décarbonisation ? Les COP suivantes qui se succèdent montrent que les signataires ne respectent pas leurs engagements. La COP 26 qui a eu lieu à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021 montre le bonnes volontés affichées de certains pays qui promettent d'arriver à zéro émission en...2070.
Qui est responsable du réchauffement climatique rebaptisé changement climatique ?
- Persuadés que le risque de dévalorisation des compagnies fossiles est à terme l’un des plus graves dangers pour leurs placements, les signataires de la coalition pour la décarbonisation des portefeuilles financiers s’engagent à publier leur empreinte carbone et à mettre en place des stratégies visant à éliminer de leurs portefeuilles les entreprises les plus carbo-intensives.
Lors de cette manifestation qui avait réuni 27 000 personnes dont beaucoup avaient utilisé l'avion, ont généré environ 21 000 tonnes de CO2 et 1 300 tonnes de détritus, les énergies renouvelables étaient à l'honneur.

Diminuer l'énergie nucléaire
L'idée est de prolonger la durée de vie des centrales atomiques pour diminuer l'énergie nucléaire.
Pour remplacer le nucléaire, outre le fait de limiter la consommation électrique, s'offrent 2 possibilités :
- soit des combustibles fossiles qui contribuent au changement climatique et à la pollution locale,
- soit des énergies renouvelables qui nécessitent une activité minière (photovoltaïque, éolien) et une occupation d’espace importante.
La spéculation sur l'uranium
Des achètent le produit radioactif dans le seul but de générer des bénéfices.
En substance afin d'améliorer le mix énergétique, il a été démontré en guise de conclusion qu'il suffisait d'après l'avis de certains spécialistes de l'uranium de prolonger la durée de vie des centrales atomiques pour diminuer l'énergie nucléaire.
- EDF est contrainte, suite à la catastrophe de Fukushima en mars 2011 (toujours en cours et pour des dizaines d'années), à assurer la modernisation de ses centrales radioactives.
- Les montants sont particulièrement élevés, le chiffre avancé serait de 55 à 261 milliards d'euros*, 400 milliards pour la Cour des comptes et 900 milliards pour d'autres sources.
En fait : personne ne sait et personne ne maîtrise le sujet.
55 milliards d'euros d'ici 2025
EDF prévoit ainsi d'engager 55 milliards d'euros d'ici 2025 :
- 10 milliards étant consacrés « au déploiement des modifications post-Fukushima »
- 20 milliards pour « financer les arrêts de tranches et les visites décennales effectuées par l'ASN »
- 15 milliards pour « la maintenance lourde des gros composants »
- 10 milliards « au titre d'autres projets patrimoniaux »
EDF connaît déjà une situation financière critique, elle compte 37,5 milliards d’euros de dettes, le rachat prévu des activités réacteur d’Areva, une dépense de 55 milliards au minimum à prévoir pour le « Grand Carénage ».
- Pour trouver les financements nécessaires, EDF devra se placer dans une situation de dépendance en recourant à d’autres investisseurs.
- L’État sera mis à contribution et la répercussion des surcoûts figurera sur la facture finale des consommateurs.
- En 2017, la société EDF a été recapitalisée (1 milliard d'euros provenant des marchés et 3 milliards de l'État : nous).
Des calculs plutôt hasardeux
Il faut noter qu'en matière de prévision, les calculs sont plutôt hasardeux.
Prenons comme exemple la construction neuve du premier réacteur nucléaire français de troisième génération : l'EPR de Flamanville. Normalement, il est plus facile de construire du neuf que de rénover de l'existant.
Cet EPR d’une puissance de 1 650 mégawatts (MW) a été lancé en 2006
- Le devis initial était de 3 milliards d’euros, le chantier devant durer 3 ans.
- Il était prévu que le chargement du combustible et le démarrage du réacteur devaient intervenir en 2011, finalement le lancement devait s'effectuer avant fin 2018. Source Le monde 9/2015.
- En octobre 2019, la livraison est repoussée à 2022 et devrait coûter 12,4 milliards d’euros. Source Le Parisien 10 2019.
Hausse prévisible de l'électricité
À quoi faut-il s'attendre sur le long terme pour le prix de l'électricité ?
- Entre 1996 et 2006, le tarif réglementé d'EDF était en baisse.
- Entre 2011 et 2014, les coûts de production d’EDF ont augmenté de plus de 20 %.
- Entre 2007 et 2021 le tarif moyen a augmenté de plus de 74%
- Les projections donnent des hausses de 100%.
Pourquoi l'électricité augmente
Comment expliquer que les prix de l'électricité augmentent sans cesse ?
- La libéralisation a été à l’origine d’une partie de la hausse des prix de l’électricité, car d'après la logique de certains, il faut augmenter les tarifs électriques afin de permettre à la concurrence de s'installer pour faire baisser les prix. Ubuesque.
Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF ne cesse de demander depuis son arrivée des hausses « régulières et modérées », car le niveau actuel des prix ne permet pas de couvrir les coûts de l'entreprise. Des augmentations qui permettront le financement d'importants travaux indispensables pour prolonger la durée de vie du parc nucléaire du groupe.
- L’électricité d’origine nucléaire coûte de plus en plus cher.
- Le prix du kWh nucléaire d’EDF est toujours vendu en dessous de son prix de production, à 42 € (tarif ARENH) alors qu’il coûterait entre 49 € et 54 € réellement (selon des calculs de 2012).
- EDF souhaiterait un tarif à 52 € pour couvrir ses coûts.
Depuis la loi Nome de 2010, les prix réglementés en France doivent converger avec les prix de marché. Les prix de l'électricité en France se rapprochent désormais des prix d’autres pays européens, ils vont devoir continuer d’augmenter pour suivre la hausse des coûts de production.
La France, pour respecter ses engagements, doit financer sa transition énergétique avec de considérables investissements dans les EnR (Énergies Renouvelables) et les réseaux.

Baisse du prix de l'électricité ?
Une baisse des prix serait-elle envisageable ?
La Cour des comptes estimait nécessaire dans son dernier rapport annuel (février 2016) de fermer une vingtaine de réacteurs nucléaires pour être conforme à la mise en œuvre de la loi sur la transition énergétique. En réponse, le PDG d'EDF annonçait le 10 février 2016 des bénéfices 2015 divisés par trois et en concluait qu'il ne procéderait pas à plus de deux fermetures de réacteurs nucléaires d'ici 2025.
Le mix de différentes sources d'énergie, comme la méthanisation, ne permettrait-il pas de diversifier l'offre et donc de faire chuter les tarifs ?
Raisons de la hausse des tarifs
Il y a plusieurs raisons à la hausse des tarifs de l’électricité :
- Les prix français comparés aux prix européens sont encore bas, car le cout de production du kWh d’une centrale était particulièrement compétitif.
- Le MWh de gaz coûte environ 70-80 € le mWh nucléaire 40 €.
- La transition énergétique a un coût financé par la CSPE qui augmente depuis sa création au fur et à mesure que l’éolien, le solaire ou la méthanisation progressent en France.
- Ces énergies ont besoin d'être subventionnées pour se développer.
- Le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe) d’ERDF est en hausse, il permet de financer l’acheminement de l’électricité, la modernisation des réseaux et le développement des compteurs intelligents type Linky.
Les chiffres qui dérangent :
- EDF va devoir assurer la modernisation de ces centrales, afin de repousser l’heure de leur fermeture. L'investissement serait évalué à 55 milliards d'euros, mais il se pourrait que ce chiffre soit doublé, voire triplé.
- Selon certaines sources, l'investissement monterait à 261 milliards d’euros.
Selon le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), dont les calculs prennent en compte les « nouveaux investissements nécessaires production et réseau par rapport à la prolongation du parc existant et une estimation des surcoûts de réseau engendrés par le recours massif à des énergies intermittentes », le chiffre se situerait entre 350 et 560 milliards, selon que la France fermerait ses centrales soit en 2050 ou soit en 2025.
- D'après les calculs de Greenpeace, l'association de défense de l’environnement, abandonner le nucléaire coûterait 490 milliards, mais le conserver reviendrait à 261 milliards.
De toute manière, EDF ne possède pas assez de provisions pour financer ce carénage* des centrales destiné à renforcer leur sécurité, et un relèvement des prix de l’électricité apparaît inévitable.
*Conçu par EDF, le « grand carénage » est un vaste programme industriel devant rendre possible l'exploitation des centrales nucléaires au-delà de 40 ans. Selon EDF, ce coût serait estimé à 55 milliards d'ici 2025.
Les projets qui surprennent
Le projet de construction de 6 nouveaux EPR en France. Les futures normes de construction font revenir l'électricité dans le mix énergétique. Le lobbying nucléaire est décidément très fort.
Autoconsommation d'électricité
Il existe des solutions simples : l'autoconsommation et surtout l'énergie que l'on doit consommer avec parcimonie.
- La société française COMWATT installée à Montpellier dans les Bouches-du-Rhône joue la carte de la seule énergie véritablement écologique : le soleil.
- Elle assure la conception et la fabrication de composants solaires pour les équipements de panneaux photovoltaïques.
- Il est possible de vérifier la rentabilité de l'énergie solaire captée par des panneaux photovoltaïques posés sur des bâtiments collectifs ou des logements individuels.
- Le simulateur ci-dessous permet de connaître l'intérêt financier de l'installation en auto consommé.
Le coût de la filière nucléaire
Sur cette vidéo, Monsieur Dominique Minière, Directeur délégué à la direction Production-Ingénierie (EDF) présentait le coût de la filière électronucléaire.
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