Halte au chalutage de fond : un crime écologique toléré en Europe

Sommaire

Comment ça fonctionne ?

600 000 km2 d'océan ont été raclés détruisant les fonds marins pour des intérêts financiers qui sont climaticides.

• Un chalut de fond est un filet conique, ouvert à l'avant, que l’on traîne directement sur les fonds marins.
• Il est maintenu ouvert horizontalement par des panneaux (ou "portes") et lesté verticalement pour racler le fond.
• Les poissons sont piégés dans le "cul du chalut", sorte de poche terminale.
• Capture massivement des espèces non ciblées, souvent rejetées mortes.
• Remet en suspension le carbone stocké dans les sédiments marins, aggravant le changement climatique.

Il existe deux grands types :

1. Chalut de fond à panneaux : tracté par un ou deux bateaux (chalutiers).
2. Chalut pélagique : utilisé dans la colonne d’eau (ne touche pas le fond) — un peu moins destructeur, mais catastrophique pour le taux de capture trop élevé.

Seuls des bateaux de moins de 25 mètres devraient être autorisés afin de permettre le renouvellement des espèces qui ont disparu, dont les stocks son effondrés dans certaines régions ou sont surexploités.

Cette vidéo montre un bateau industriel de 88 mètres qui pèche 100 000 kg de poissons par jour avec un triple chalutage qui est certifié MSC ce qui signifie que les labels ne veulent rien dire. Comment qualifier de durable une pêche qui utilise des rock hoppers, une "trémie de roche" un grand entonnoir en forme de pyramide inversée, emprunté à l'industrie minière qui facilite le transfert de tout matériaux en vrac roches concassées, minéraux, etc. et qui rabote le fond de la mer ?​

1. Destruction des fonds marins

Pourquoi cette méthode est-elle très controversée ? Le chalutage de fond racle le sol arrache tout sur son passage (coraux profonds, herbiers marins, sédiments, éponges) détruisant les écosystèmes benthiques. Cela perturbe des zones cruciales pour la reproduction et la croissance des poissons, appelées "nurseries".

Méthode écocidaire

• Le chalutage de fond transforme la mer en désert.
• Il anéantit les habitats marins, là où naissent et grandissent les poissons.
• Il tue l’océan silencieusement, laissant un écosystème exsangue, incapable de se régénérer.

2. Pollution et impact carbone

​Méthode climaticide. Chaque trait de chalut libère du carbone stocké depuis des siècles.​

Il remue les sédiments marins riches en carbone, libérant du CO₂ stocké dans les fonds depuis des siècles.
​Les fonds marins sont des puits de carbone essentiels.​
Cela contribue au réchauffement climatique, selon plusieurs études scientifiques (ex. Nature, 2021).

3. Mortalité collatérale

Le chalutage est non sélectif : il capture de nombreuses espèces non ciblées (tortues, requins, juvéniles…) qu’on rejette ensuite à la mer, souvent mortes : c’est le "bycatch".

4. Gaspillage insoutenable

On présente le recyclage des poissons pêchés en surnombre comme permettant d'éviter le gaspillage tout en contribuant à alimenter plusieurs filières économiques présentées comme écologiques. Cela ferait partie des efforts pour une pêche plus durable et circulaire alors qu'il s'agit d'un carnage industriel. Les poissons pêchés en surnombre, appelés poissons de moindre valeur commerciale ou prises accessoires, sont utilisés dans plusieurs filières :

• Farine de poisson pour l'alimentation animale : Ces poissons sont transformés en farine de poisson et en huile de poisson, qui sont des ingrédients essentiels dans la fabrication d’aliments pour le bétail, notamment pour les poissons d’élevage (aquaculture), les volailles, et parfois d’autres animaux d’élevage. La farine de poisson est riche en protéines et acides aminés, et considérée comme un complément nutritionnel.
• Engrais organique : Les résidus issus de la transformation des poissons, ainsi que certains poissons eux-mêmes, peuvent être utilisés comme engrais naturels pour l’agriculture. Ils apportent des nutriments comme l’azote, le phosphore, et d’autres oligo-éléments essentiels à la fertilité des sols.
• Autres usages industriels : Certains produits sont utilisés dans la fabrication de cosmétiques, de suppléments alimentaires, et même dans la production de "biocarburants".
  

5. Concurrence déloyale

Les chalutiers de fond bénéficient de subventions publiques et de carburant détaxé, ce qui crée une concurrence inéquitable face à la petite pêche artisanale, plus durable mais moins soutenue.

• ​La pêche industrielle est injuste : elle rase tout et tue la pêche artisanale.
• ​Les petits pêcheurs, sélectifs et responsables, ne peuvent rivaliser avec des bateaux géants subventionnés.
• ​Le système actuel favorise les grands groupes industriels, au détriment des communautés côtières locales.​
  

Quelques chiffres parlants (Europe)

• Environ 70 % des zones marines protégées en Europe autorisent encore le chalutage de fond (source : Bloom).
• Les zones de pêche intensives en Europe comprennent la mer du Nord, la Manche, le golfe de Gascogne et l’Atlantique nord-est.

Ce qu'il faut exiger

Interdiction immédiate du chalutage de fond dans toutes les aires marines protégées. Plus de 90 % des AMP françaises autorisent le chalutage de fond (source : Bloom). Les 30 % d’aires marines protégées ne le sont pas !

• Fin des subventions publiques à cette méthode.
• Soutien massif à la pêche artisanale, sélective, locale, résiliente.
• Transparence obligatoire sur les pratiques de pêche dans toutes les zones européennes.
  
• Que les décideurs fassent un choix clair : soit le profit de quelques industriels ou la vie de nos océans et la survie du monde.
  

Alternatives durables

Pêche à la ligne (palangres, cannes), filets passifs, casiers : des méthodes moins destructrices, souvent utilisées par la pêche artisanale.

Certaines ONG et institutions proposent :

• L’interdiction totale du chalutage dans les aires marines "protégées".
• Une réorientation des subventions vers les pratiques sélectives.

​En résumé​

Vous aussi, agissez :

Mangez du poisson 1 fois par semaine (évitez le thon, saumon, crevette, Cabillaud (ou morue), merlu, voir liste des poissons à éviter : Stocks effondrés dans certaines zones ou surexploité.

Signez les pétitions (Bloom, Greenpeace, Coalition Océan, etc.)

📣 Interpellez vos députés européens : exigez une législation contraignante.

📢 Partagez, informez, mobilisez : le chalutage est invisible, sauf si on le rend visible.