Livret client Primagaz décrypté : prix 2026 élevé, dépendance et frais cachés

Sommaire

Beaucoup de texte technique à lire
Comme souvent dans le secteur du gaz en citerne et quelque soient les propaniers, ces documents sont longs, techniques, et difficiles à décrypter pour un non‑spécialiste. Pourtant, leur lecture attentive révèle une réalité bien connue des associations de consommateurs : prix élevés, dépendance au fournisseur, et coûts de sortie dissuasifs.

1. Un prix du propane très supérieur aux alternatives

Le barème Prim’Eazy First PF3 au 1er janvier 2026.

À titre de comparaison, ce niveau de prix place le propane parmi les énergies de chauffage les plus chères du marché, loin devant le gaz naturel (lorsqu’il est disponible) et souvent au‑dessus de solutions comme la pompe à chaleur ou le bois.

Le livret des services clients particuiers et professionnels

2. Un encadrement des hausses plus marketing que protecteur

Primagaz met en avant un mécanisme présenté comme protecteur :

• variation limitée à ±5 % par rapport au barème précédent, depuis des années Picbleu n'a pas constaté de baisses !
• deux évolutions de prix par an maximum (avril et octobre).

Dans les faits, ce cadre n’empêche pas des hausses régulières et cumulatives. La preuve : une augmentation annoncée de +132 € TTC par tonne au 1er janvier 2026, en dehors même du cycle annuel classique.

L’encadrement rassure sur le papier, mais ne protège pas le pouvoir d’achat sur la durée.

L'encadrement du barème de gaz de -5% à +5% (hors taxes) par rapport au barème précédent et l’évolution du prix limitée à 2 fois par an à date fixe(en avril et en octobre).

​BARÈME OFFICIEL PRIMAGAZ PRIM'EAZY FIRST DESTINÉ AUX CLIENTS PARTICULIERS ET COLLECTIVITES

Date application 1er janvier 2026

La TICPE (66,30 €/tonne) est incluse dans le prix. Toute évolution future de cette taxe sera automatiquement répercutée au client, sans renégociation possible.​

3. L'abonnement : payer même quand on consomme peu

Le contrat prévoit un abonnement annuel de 180 € TTC par citerne, avec ou sans compteur. Cet abonnement comprend notamment :

• la mise à disposition de la citerne (si elle appartient à Primagaz),
• les inspections réglementaires,
• la livraison automatique,
• l’accès aux services clients.

Le problème est bien connu : l’abonnement est dû même si la consommation baisse fortement (sobriété, travaux d’isolation, pompe à chaleur hybride, changement de chauffage partiel). Le client continue donc à payer, même lorsqu’il cherche à réduire sa dépendance au propane.

4. Installation : des frais qui peuvent rapidement s'envoler

Le livret détaille une grille tarifaire très fournie pour l’installation ou la modification des équipements. Exemples de coûts courants :

• Mise en place d’une citerne aérienne (≤ 1,75 t) : jusqu’à 570 € TTC
• Mise en place d’une citerne enterrée (< 3,2 t) : jusqu’à 1 258 € TTC

À ces montants peuvent s’ajouter de nombreux suppléments :

• évacuation des terres,
• apport de sable ou de gravier,
• drainage,
• intervention de brise‑roche,
• tranchées,
• raccordements.
  

Le devis « standard » devient vite théorique. La facture finale dépend surtout des contraintes du terrain, presque toujours à la charge du client.

5. Compteurs : chaque opération est facturée

Un compteur individuel ne sert à rien et coûte cher : pose, fermeture, dépose ou remise en service d’un compteur donnent lieu à des frais spécifiques, souvent compris entre 100 et 150 € TTC par intervention.

Même une fermeture administrative (incident de paiement, arrêt temporaire) est payante. Là encore, le client supporte l’intégralité des coûts, y compris lorsque l’installation ne délivre plus d’énergie.

6. Sortir du propane : une liberté très encadrée

Le livret est particulièrement précis sur les frais de retrait, ce qui en dit long sur l’enjeu.

Retrait de citerne

• Citerne aérienne ≤ 1,75 t : jusqu’à 942 € TTC
• Citerne enterrée < 3,2 t : jusqu’à 1 630,80 € TTC, sans remise en état du terrain

Neutralisation / inertage

Une opération rare effectuée lorsque le retrait physique s'avère impossible ou trop coûteux (citerne inaccessible) qui coûte 1 560 € TTC, auxquels peut s’ajouter la valeur résiduelle de la citerne.

Même lorsque la loi autorise une résiliation sans pénalité après une hausse de prix, les frais techniques restent dus. C’est souvent à ce stade que les consommateurs mesurent réellement le coût de leur dépendance.

7. Forfaits Confort : payer pour une sécurité normale

La société Primagaz distingue :

• la base réglementaire obligatoire (incluse),
• des forfaits optionnels Confort et Confort +. Ces forfaits, facturés 99 à 120 € TTC par an, couvrent notamment le détendeur, le limiteur, les fuites extérieures et certains nettoyages.

Autrement dit, des éléments indispensables au fonctionnement et à la sécurité de l’installation, mais qui deviennent optionnels et payants.

8. Livraison automatique : pratique, mais contraignante

La livraison automatique est présentée comme gratuite et sécurisante. En réalité :

• elle est imposée dans de nombreux contrats,
• elle prive le client de la maîtrise du calendrier,
• toute livraison sur commande rapide devient payante (jusqu’à 150 € TTC).
• Le client n’achète donc pas seulement une énergie, mais un mode de gestion qu’il ne contrôle plus vraiment.

En conclusion : un modèle de plus en plus contesté

La lecture complète du livret client Primagaz confirme ce que Picbleu, l’UFC‑Que Choisir et le Médiateur national de l’énergie rappellent régulièrement :

• le gaz propane en citerne est une énergie structurellement chère,
• le client est fortement dépendant de son fournisseur,
• les contrats sont complexes,
• les frais de sortie sont élevés,
• la sobriété énergétique n’est pas encouragée.

Dans un contexte de transition énergétique, de hausse durable des prix et de recherche d’indépendance, ce type de contrat apparaît de plus en plus inadapté aux intérêts des consommateurs. Le livret client n’est pas un guide de confort, mais un mode d’emploi de la captivité énergétique.