Supprimer les subventions au bois énergie pour éviter de polluer ?

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Remplacer par le bois énergie

La prévention doit toujours primer sur la solution technique. Ne vaut-il pas mieux d'éviter de manger gras, salé et sucré plutôt que prendre des médicaments ? Ne vaut-il pas mieux d'inciter à la modération, à la rénovation et notamment à l'optimisation de l'isolation ?
Inciter les usagers par un jeu de primes à changer de chauffage en installant des systèmes présentés comme plus vertueux est discutable. On voit des reportages dans lesquels les consommateurs jettent des appareils neufs notamment fonctionnant au gaz à la déchetterie pour s'équiper en pompe à chaleur ou au bois énergie. En fait les gens n'ont pas remplacé leurs anciens inserts et poêles à bois, mais se sont convertis au bois énergie.

3 arguments ont été avancés pour les convaincre :

1. l'élimination des énergies fossiles,
2. l'octroi de primes, (la raison principale : la plus incitative qui les a poussé à l'acte d'achat).
3. les économies supposées qui seront réalisées.

Des énergies en hausse prévisibles

On le sait, les industriels et les financiers poussent à la consommation. Répétition valant démonstration. Le problème est que les énergies dont le bois sont amenées à subir des hausses importantes dans les prochaines années et que les forêts ne sont pas inépuisables. Les 2 seules solutions qui s'offrent à nous sont les bâtiments très bien isolés consommant peu d'énergie : pour une maison RE 2020 moins de 2 MAP (m3 apparent) de bûches par an.

En hybridant avec une vraie énergie renouvelable : le soleil et mois polluante en rejets que tout autre système (hors fabrication surtout pour les panneaux photovoltaïques). Si l'on privilégie le solaire thermique par capteurs pour produire l'eau chaude sanitaire et éventuellement en faisant un complément de chauffage (environ 30%) on se met à l'abri des augmentations inéluctables.

Les panneaux photovoltaïques sont une solution complémentaire en faisant toutefois très attention aux truands appelés éco-délinquants ou autres "facilitateurs d'affaires" qui sévissent sur internet et dans les salons. Leur rôle étant de capter la manne des CEE et de revendre vos coordonnées à de multiples entreprises. C'est un marché en or.

Un soutien financier important

Il bénéficie d’une TVA réduite à 10% qui est de 20% pour le bois d’œuvre (exemple charpente) beaucoup plus vertueux, car il stocke durablement le carbone. Le bois énergie bénéficie du Fonds chaleur dont malheureusement un pourcentage important est utilisé pour financer les installations industrielles de biomasse, du Fonds air-bois, des aides MaPrimeRénov’, de la prime CEE. Et cerise sur le cerisier coupé en rondins, est exonéré de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).

Une pollution importante

C'est la dose ou la quantité qui fait le poison, les fumées de la combustion du bois notamment en bûches se répandent sur une très grande superficie. Un voisin qui regarde beaucoup la télé a fait installer un insert à bois persuadé de "sauver la planète". Résultat : les fumées nauséabondes et polluantes se répandent dans tout le quartier en hiver où l'air est particulièrement dégradé surtout lorsqu'il fait froid et qu'il n'y pas de vent. Nos VMC aspirent l'air odorant et contraignent certains bien informés à s'équiper avec des Ventilations Positives type VMI avec filtres à particules et filtre à charbon.
Malheureusement ce n'est pas un cas isolé et se sont des millions d'usagers qui font brûler du bois.

Bien sûr nos anciens se chauffaient au bois

Mais, beaucoup étaient des ruraux et avaient des besoins très limités et n'avaient pas d'impact sur nos précieuses forêts (les troncs étaient sciés à la main avec des moyens rudimentaires). Il y avait environ 960 millions d'humains en 1800 (1) et 8 milliards en 2023 (Chiffres ONU).

​Un problème ancien et une prise de conscience nécessaire​

Tant qu'il n'y aura pas de filtres à particules fines sur tous les appareils domestiques à bois, l'air restera fortement pollué par la combustion du bois. En 2015, un rapport remis à Monsieur le Président du Sénat le 8 juillet 2015, enregistré à la Présidence du Sénat le 8 juillet 2015 dont le dépôt a été publié au Journal Officiel – Édition des Lois et Décrets du 9 juillet 2015- dénonçait déjà un grave problème de santé publique et le coût financier de la pollution de l'air.

Supprimer les aides

Le but n'est pas de bannir le chauffage au bois partout ni totalement, car en zone rurale à la campagne, en montagne, le chauffage bois est souvent la seule possibilité. Par contre dans les zones urbaines et dans les territoires soumis à un PPA (plan de protection de l'atmosphère) il est urgent de s’interroger sur l'utilité des primes.

Pensez vous qu'il suffit de planter un plant d'arbre pour compenser celui que l'on vient de couper et qui avait 50 ans ? Et même si l'on plantait un champ d'arbres (on ne peut pas parler de forêt) il mettrait plusieurs centaines d'années pour reconstituer le biotope (1200 ans pour une forêt primaire). Seule Dame Nature à le temps qui s'exprime en millénaires, millions et milliards d'années.
On a désormais conscience que le bois est une ressource épuisable.

Le mécanisme des CEE

Ce système de CEE oblige les fournisseurs d’énergie à financer des économies d’énergie, en versant des aides financières aux ménages et entreprises. " Mais, les fournisseurs d’énergie répercutent les coûts nécessaires à l’obtention des certificats dans leurs prix de vente, développent les magistrats. Le coût associé aux CEE est donc supporté par les ménages et les entreprises du secteur tertiaire, s’apparentant sur le plan économique à une taxe sur l’énergie ".
D'après la Cour de Comptes, les ménages payent un impôt invisible d'environ 4 % de leurs factures à hauteur de 164 euros en 2023 dans leurs factures d’énergies. Pour cette raison et pour le fait que la fraude est énorme, la Cour des comptes propose la suppression du dispositif d’aide à la rénovation énergétique, ou une réforme structurelle profonde. (Rapport publié le 18 septembre 2024).

(1) Source Wikipédia entre 0,813 et 1,125 milliard

Lectures utiles

France Info : Le bois énergie pollue 3 fois plus que le fioul
INERIS : Réévaluation des émissions de combustion du bois​

Collectif de médecins et associations

Ce collectif invite le gouvernement à investir dans la transition écologique afin de favoriser le stockage du carbone dans les sous-produits du bois à longue durée de vie (charpente, matériaux d'isolation) sans nuire aux écosystèmes ni à la santé des citoyens.

• Dr Thomas Bourdrel, collectif Strasbourg respire : collectif Air-Santé-Climat
  
• Pr Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche Inserm, professeure d'épidémiologie environnementale à l'université de Montpellier ; collectif Air Santé-Climat
  
• Dr Gilles Dixsaut, Comité francilien contre les maladies respiratoires ; collectif Air-Santé-Climat
  
• Dr Pierre Souvet, président de l'Association santé environnement France(Asef) ; collectif Air-Santé-Climat
  
• ​Dr Mallory Guyon, Collectif environnement santé 74 ; collectif Air-Santé-Climat
  
• Guillaume Muller, Association Val-de-Marne en transition ; collectif Air-Santé Climat
  
• Tony Renucci, directeur général de l'association Respire​
  
• ​Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS​
  
• ​Association Sucy environnement transition​
  
• ​Collectif fontenaysien pour la qualité de l'air​
  
• ​Muriel Auprince, Coll'Air pur​
• ​Association pour le respect du site du Mont-Blanc (ARSMB)​
• ​Association APPEPHE (Association pour la préservation, la protection et la défense de l'environnement, de la qualité de vie et des paysages des hauts d'Évian)