Ouate de cellulose : ce qu'il faut savoir pour éviter les erreurs

Sommaire

1. Risques sanitaires temporaires lors de la pose

La ouate de cellulose est un produit globalement sain, mais sa pose génère des poussières fines. Celles-ci peuvent provoquer des irritations respiratoires ou cutanées chez les installateurs. Il est donc recommandé de porter un masque filtrant (type P2), des lunettes de protection et des gants.

Une fois soufflée et confinée dans l’enveloppe du bâtiment, elle ne libère plus de particules dans l’air ambiant. Les habitants ne s'exposent pas à de risque spécifique.

2. Le cas du sel de bore : clarification

Le sel de bore est un additif utilisé comme ignifugeant et antifongique. Interdit brièvement en 2011, il a été réintroduit dès 2012 dans la ouate de cellulose grâce à une dérogation européenne REACH, en raison de son efficacité et de l’absence d’alternative réellement satisfaisante.

Même si le bore est classé comme substance toxique pour la reproduction à forte dose, les concentrations utilisées dans l’isolant sont inférieures à 5,5 %, ce qui le rendrait sans danger pour les habitants une fois la pose effectuée.

3. Comportement au feu : des performances correctes

Contrairement aux idées reçues, la ouate de cellulose n’est pas inflammable dans des conditions normales. Son classement feu est B-s2, d0 (équivalent à la laine minérale) lorsqu’elle contient des additifs ignifugeants. La ouate de cellulose est classée en classe B-s2,d0, ce qui signifie qu'elle est légèrement inflammable (classe B), qu'elle dégage peu de fumée (s2) et qu'elle ne produit pas de gouttes enflammées (d0).

Elle forme une croûte carbonisée protectrice qui ralentit la propagation du feu. Ce comportement a été confirmé par les tests du CSTB et figure dans le DTU 45.11, qui encadre strictement sa mise en œuvre.

4. Humidité, tassement et précautions

La ouate de cellulose peut absorber jusqu’à 30 % de son poids en eau sans perdre son pouvoir isolant. Ce pouvoir tampon est bénéfique dans des bâtiments bien ventilés. En revanche, une humidité persistante non maîtrisée (fuite de toiture, absence de pare-vapeur) peut entraîner :

• Un tassement supérieur à 20 % (hors norme).
• Des moisissures.
• Une diminution des performances thermiques.

D’où l’importance de respecter le DTU 45.11 et d’utiliser un pare-vapeur adapté en milieu humide.

5. Impact environnemental et durabilité

La ouate de cellulose présente un bon bilan carbone :

• Faible énergie grise (1,5 kWh/kg contre 8 kWh/kg pour la laine de verre).
• Fabriquée à partir de papier recyclé.
• Durée de vie supérieure à 50 ans.
• Recyclable et compostable selon les FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire).
• Classée A+ pour les émissions de COV.

6. Domaines d'usage et limites

La ouate de cellulose comme la laine de bois, chanvre, lin, métisse, écologique issu de l'économie circulaire utilisé en isolant est composée de coton naturel et de cotons recyclés mélangés issus de déchets de coupes et de vêtements.

• Le support soit sec et stable.
• L’humidité soit maîtrisée.

Elle est moins recommandée dans les espaces en contact direct avec le sol ou exposés à l’humidité (vide sanitaire non ventilé, plancher sur terre-plein, sous-sol mal isolé).

Attention aux mauvaises surprises d'Été !

Attention aux anciennes maisons aux parois verticales qui en été absorbent les rayons radiatifs solaires puis diffusent la chaleur dans le bâtiment. Lorsque les combles perdus sont isolés avec de la ouate de cellulose, la chaleur ne peut plus se dissiper par le haut entraînant un inconfort notable en période estivale.

Le soleil en mouvement permanent frappe les surfaces des logements et les réchauffe fortement en période de canicule.

L’irradiance solaire

La puissance des rayons solaires par unité de surface dépend des conditions atmosphériques, de la latitude, de la saison et de l’heure de la journée. Voici les valeurs de référence en moyenne. Le rayonnement solaire moyen reçu à la surface de la Terre est d'environ 1 000 W/m² au zénith (quand le soleil est au plus haut, à midi, par ciel clair). Moyenne annuelle en France métropolitaine : 120 à 170 W/m² sur une journée complète.​

Le soufflage de la ouate de cellulose

Plusieurs facteurs importants influent sur la longévité d’une isolation en ouate de cellulose.

La densité de la ouate de cellulose

• La plage de masse volumique de soufflage de la ouate de cellulose en combles perdus est de 23 à 30 kg/m3,
• Soit 2 à 2,5 fois celle d’un verre soufflé,
• Cette masse garantit une très bonne tenue de l’isolation dans le temps.
  

Mise en oeuvre de la ouate

Avant de souffler de la ouate de cellulose dans des combles perdus, un travail de préparation est indispensable : il s'agit du respect des normes DTU 45-11​

• La réception du support,
• La réalisation d’un arrêtoir autour des conduits de fumées en respectant la distance avec les conduits de cheminée (distance de sécurité et barrières anti-feu),
• La protection des dispositifs d’éclairage encastrés. Protégez les spots encastrés (caisson de protection obligatoire),
• La rehausse et isolation de la trappe,
• La rehausse du caisson de VMC,
• La pose des signalétiques de boîtiers électriques notamment les passages de câbles (signalétique obligatoire pour éviter les erreurs ultérieures).
• La fixation des piges indiquant l'épaisseur de ouate.
• Ne pas négliger l'étanchéité à l'air. Même avec une bonne isolation en ouate de cellulose, l'air fuyant par des défauts d'étanchéité (boîtiers électriques, fissures, jonctions de plancher) réduit énormément la performance thermique. Il faut donc soigner les abords des éléments sensibles
  

Respecter la densité recommandée

Ni pas assez ni trop !

• Une densité insuffisante générera un tassement prématuré doublé d'une perte d’efficacité.
• Une densité trop importante entraînera un surpoids sur la structure avec un risque de déformation des planchers ou rampants.

L'insufflation de la ouate de cellulose en planchers

L’insufflation de la ouate de cellulose de cellulose est une technique rapide en raison de l'absence de découpes et de pertes. Cette technique offre une bonne efficacité thermique évitant tout pont thermique grâce au fait que les cavités sont parfaitement remplies, sans aucune jonction. L'insufflation permet d’obtenir un indice d’affaiblissement acoustique élevé évitant ainsi tout pont acoustique. On note un net progrès avec les bruits aériens.

Avec un seul isolant, il devient possible d’isoler de manière convenable, murs, planchers et rampants.

• Chaque fabricant de ouate de cellulose donne des grilles de masses volumiques de mise en œuvre.
• L’insufflation de la ouate de cellulose de cellulose doit être effectuée à une densité comprise entre 40 et 60 kg / m³.
  

La masse volumique

• La masse volumique voulue est obtenue grâce au réglage d'une souffleuse cardeuse,
• Le réglage du débit de la ouate de cellulose et de la puissance des turbines permet l’insufflation de ouate de cellulose.

L'isolation des combles ne suffit pas, lors d'une rénovation globale l'isolation des murs est indispensable. Photo Picbleu

2 exemples pratiques

Pour une isolation réussie, ces 2 logements anciens et plus récents ont eu 2 types de traitements différents.

Exemple 1 : Maison des années 90, combles non aménagés

Construites en parpaings ou briques avec une isolation intérieure par placoplâtre.​

• Situation : Combles perdus sans isolation thermique efficace.(généralement laine de verre).
• Solution : Soufflage de ouate de cellulose à 28 kg/m³ après avoir posé un pare-poussière pour protéger les équipements électriques et créer des arrêtoirs autour du conduit de cheminée.
• Résultat : Une économie d'énergie de 20 % sur la première année et une meilleure stabilité thermique été comme hiver.

Exemple 2 : Ancienne bâtisse avec murs creux

Généralement construites en parpaings ou briques avec une isolation intérieure par briques plâtrières.

• Situation : Vieux murs en moellons, avec une forte sensation de "froid" et de bruit extérieur.
• Solution : Insufflation de ouate de cellulose dans les murs à 50 kg/m³ via des trous discrets forés depuis l'intérieur. S'assurer que des gouttières ainsi que des drains périphériques sont en place afin d'éviter toute remontée capillaire dans les murs.
• Résultat : Confort acoustique immédiat, amélioration thermique notable sans perte de surface habitable.

Conseil après chantier

Après travaux, exigez du professionnel une fiche de contrôle attestant :

• Du respect de l’épaisseur prévue. Utiliser une pige de contrôle d'épaisseur pour vérifier que la densité reste homogène sur toute la surface soufflée.
  
• De la densité appliquée,
  
• De la protection des équipements sensibles,
  
• De la conformité aux prescriptions du fabricant. C'est une sécurité pour vous, notamment en cas de revente du bien !

Conclusion

La ouate de cellulose fait partie des bons isolants biosourcés à condition de bien respecter ses règles de mise en œuvre dans une rénovation étudiée en globalité. Bien posée, avec un traitement des murs optimisés, elle offre durabilité, confort et performances environnementales. L'information et le choix d'un bon professionnel restent la meilleure arme pour éviter les erreurs, les déconvenues… et les mauvaises surprises.