Stocker son électricité solaire avec batterie virtuelle : rentable ou risqué ?

Temps de lecture: 6 min , Dernière mise à jour: 24/06/2025
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La batterie virtuelle est une solution à la mode, depuis qu'il n'est plus rentable d'injecter son surplus dans le domaine public pour ceux qui ont investi dans des panneaux solaires photovoltaïques, mais elle soulève beaucoup de questions importantes. Voici un décryptage clair et honnête pour vous aider à décider si c’est intéressant ou une astuce marketing bien emballée.

Qu'est-ce qu'une batterie virtuelle ?

De nombreux lecteurs nous posent la question pour savoir si ce système est valable ou pas.

Contrairement à une batterie physique comme une Tesla Powerwall, (Li-ion à 10 000 euros pour 13.5 kWh) ou SonnenBatterie, Huawei Luna2000, BYD Battery Box, Enphase IQ Battery ou Pylontech (LiFePO4 pour 900 à 1 200 €/kWh) installée chez vous, la batterie virtuelle est un service commercial.
Votre surplus de production électrique issue de vos panneaux photovoltaïques solaires est injecté sur le réseau, et le fournisseur vous « crédite l’équivalent en kWh » dans un « compte virtuel » que vous pourrez reconsommer plus tard gratuitement, en théorie.

Exemple de fonctionnement de batterie virtuelle
Juin
Vous produisez 100 kWh de surplus solaire
Vous stockez virtuellement les kWh
Décembre
Vous consommez 100 kWh d’électricité
Vous utilisez ces 100 kWh « stockés virtuellement », sans payer le prix du kWh


Mais en réalité, ce n’est pas aussi simple, ni aussi avantageux qu’il n’y paraît. Le concept de la batterie virtuelle est complexe à comprendre pour le lecteur non averti, il s'agit de pur marketing.

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Avantages sur le papier

  • Pas d'investissement matériel (pas de batterie physique à acheter ni entretenir).
  • Stockage illimité annoncé (ce qui est impossible avec une batterie réelle).
  • Optimisation de l’autoconsommation : au lieu de revendre votre surplus 4 centimes, vous le reconsommez « gratuitement ».
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Les limites et pièges à connaître

  1. Il s'agit de pur marketing, pas du stockage réel. Il ne s'agit pas de stocker votre propre électricité. Votre courant part dans le réseau. Le fournisseur vous « promet » un droit de réutilisation équivalent. Il n'y a aucune garantie technique.
  2. Le fournisseur peut changer les règles, les conditions, ou la durée de validité de vos kWh.
  3. Vous payez quand même l’abonnement et les taxes. Le kWh « virtuel » est soi-disant gratuit, mais vous payez l’abonnement, parfois les taxes (TURPE, CSPE, etc.) et la TVA sur les taxes.
  4. Certains fournisseurs vous limitent à 70% de vos besoins, ou mettent une date de péremption sur les kWh stockés.
  5. Ce système n'est pas reconnu par l'État.
  6. Les kWh en batterie virtuelle ne sont pas traçables.
  7. Les kWh en batterie virtuelle ne sont pas garantis juridiquement.

Aucun décret, aucune loi ne protège le consommateur si le fournisseur fait faillite ou modifie son offre.
Ce système n'est pas compatible avec le contrat EDF OA (Obligation d'Achat) si vous vendez déjà votre surplus à EDF.

Comment fonctionne une batterie virtuelle

1. Production photovoltaïque locale. Vos panneaux solaires produisent de l’électricité en courant continu (DC), convertie en courant alternatif (AC) grâce à un onduleur. Une partie de cette énergie est consommée directement par vos appareils (autoconsommation instantanée). Le surplus non utilisé immédiatement est injecté sur le réseau public (Enedis ou autre gestionnaire de réseau).

2. Comptage des flux d’énergie. Un compteur communicant Linky (ou équivalent) mesure avec exactitude :

  • l’énergie injectée sur le réseau (surplus solaire),
  • l’énergie prélevée du réseau (quand vos panneaux ne produisent pas assez),
  • votre consommation instantanée.
  • Ces données sont transmises au fournisseur d’électricité ou à l’opérateur de la batterie virtuelle.

3. Enregistrement virtuel du surplus
Au lieu de vous rémunérer (ou en complément), le fournisseur crédite votre compte énergie du nombre de kWh injectés. Il s’agit d’un stockage comptable, équivalent à une "réserve de kWh".

  • Exemple : Vous injectez 300 kWh de surplus solaire en avril.
  • Vous consommez 200 kWh de nuit ou en hiver.
  • Ces 200 kWh sont déduits de votre crédit, sans paiement d’énergie.

Le fournisseur vous facture donc uniquement la consommation nette hors stock virtuel.

4. Restitution sous forme de compensation
Lorsque vous avez besoin d’électricité (la nuit, par mauvais temps, en hiver), vous prenez de l’énergie sur le réseau, mais au lieu de la payer, vous la compensez avec votre stock de kWh. Cette compensation est :

  1. soit instantanée (en temps réel ou journalier),
  2. soit mensuelle ou annuelle, selon le contrat.

5. Suivi et pilotage
Vous suivez votre stock virtuel et vos flux grâce à une interface sur smartphone client fournie par l’opérateur :

  • kWh stockés,
  • kWh utilisés,
  • kWh restants,
  • économies réalisées.

Est-ce que la batterie virtuelle est rentable ?

​La batterie virtuelle est surtout une promesse commerciale. C’est parfois utile, mais souvent flou, mal encadré, et moins rentable qu’il n’y paraît.​

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Rentable :

  • Si vous autoconsommez beaucoup, et si avez un gros surplus.
  • Si le fournisseur est transparent et fiable,
  • Si le prix d’abonnement est raisonnable !
  • Si vous n'avez pas droit ou ne pouvez pas vendre le surplus à EDF OA (par exemple en autoconsommation pure totale).
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Pas rentable :

  • Si vous avez peu de surplus solaire.
  • Si l’abonnement est cher (parfois 12 à 15 €/mois uniquement pour l'accès à la batterie virtuelle !).
  • Si vous pouviez vendre votre surplus à EDF OA à 0,13 €/kWh pendant 20 ans (ce qui était garanti par contrat et bien plus sûr). Depuis le 1er février 2025, l'opération de vente du surplus n'est plus rentable avec un prix fixé à 4 centimes/kWh.

L'avis sincère de Picbleu

Beaucoup d'incertitudes pour un système virtuel et abstrait !

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À envisager si :

  • Vous avez beaucoup de surplus électrique que vous ne pouvez pas revendre.
  • Vous êtes prêt à lire attentivement les CGV (Conditions Générales de vente) du contrat et les comprendre.
  • Vous trouvez un fournisseur sérieux et transparent, avec des coûts clairs et sans limitations sournoises.
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À éviter si :

  • Vous pouvez signer un contrat de vente de surplus à EDF OA.
  • Vous n’avez que peu de surplus ou des besoins limités en hiver.
  • Vous êtes équipés avec un système autonome avec batterie physique de stockage.
  • Vous recherchez de la stabilité, de la sécurité, de la clarté avec un cadre réglementé.

Si vous voulez aller plus loin :

  • Comparer les offres (Urban Solar, JPME, Ilek, etc.)
  • Vous aider à lire les clauses cachées (validité des kWh, frais, plafonds)
  • Calculer ce que vous gagneriez réellement avec ou sans batterie virtuelle.

Si vous souhaitez comparer les offres de batteries virtuelles les plus connues aujourd’hui, ou de l'aide en fonction de votre installation actuelle, appelez l'expert Picbleu.



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