
Que faire en cas d'accident nucléaire ? Mesures protection iode
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Une étude publiée dans les colonnes du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) indique que la distribution de ces comprimés est largement insuffisante. C’est le cas dans la périphérie de la centrale de production d’électricité du Bugey (Ain) sur laquelle portait cette étude. Mais également à proximité de la totalité des centrales de France.
Notions à retenir en cas d'accident nucléaire.
- En cas d'accident nucléaire mineur, des comprimés d’iode sont indispensables pour assurer un minimum de défense, or seule une famille sur deux vivant à proximité d’une centrale nucléaire (rayon de 10 kilomètres) dispose de comprimés d’iode à domicile dans la pharmacie.
- Lors d’un accident nucléaire (rappelons qu'en moyenne un incident se produit toutes les 16 heures) ces comprimés d’iode stable doivent impérativement être avalés sans délai. Pourquoi ? Tout simplement parce que des quantités importantes de particules sont libérées contenant des isotopes radioactifs comme l’iode que la glande thyroïde fixe, naturellement, en grandes quantités. L’objectif, en administrant des comprimés d’iode stable, est d'empêcher l'iode de se concentrer dans l’organisme en saturant la glande thyroïde qui ainsi ne va pas fixer l’iode isotopique présent dans l'environnement.
Si vous habitez dans un rayon de 10 à 15 km d’une centrale, rendez-vous chez votre pharmacien. Vous pourrez y retirer ces comprimés. L’enjeu est d’importance, notamment pour les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes enceintes.
Pourquoi de l’iode ?
En cas d’accident nucléaire, le rejet d’iode radioactif dans l’atmosphère constitue le risque sanitaire le plus important pour les populations. Respiré ou avalé, l’iode se fixe alors sur la glande thyroïde, augmentant ainsi le risque de cancer. En cas d’accident, il est donc indispensable d’en disposer à domicile : il suffit alors d’absorber les comprimés pour que la thyroïde, saturée d’iode, n’absorbe plus celui qui aura été diffusé. Or une étude réalisée en 2002 auprès des riverains de centrale de production d’électricité de Bugey (Ain) a montré que seul un foyer sur deux en disposerait effectivement.
Des cibles prioritaires.
« Plus la personne est jeune, plus la sensibilité de la thyroïde à la fixation de l’iode est importante », explique l’ASN. « Les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants sont à protéger en priorité ». A prendre sur ordre du préfet. Précision importante : ces médicaments doivent être avalés exclusivement en cas d’accident nucléaire, « lorsque le préfet en donne la consigne. Et uniquement à ce moment-là », insiste l’ASN. Où ranger ses comprimés ? La boîte de comprimés d’iode doit être conservée dans un « endroit accessible, facile à mémoriser, à l’abri de l’humidité, hors de portée des enfants », conclut l’ASN. Pour en savoir davantage sur le sujet et sur la campagne de distribution, rendez-vous sur : www.distribution-iode.com
En France, les autorités ont décidé depuis 1997 d’organiser des distributions de comprimés d’iode pour les populations résidant dans les zones « PPI » (Plan Particulier d’Intervention) correspondant à un rayon de 10 km autour des centrales nucléaires.
L'ingestion d'iode
En dehors de toute exposition à des particules radioactives, elle peut être nocive. Une seule dose d'iode suffit pour bloquer l'accumulation d'iode radioactive dans le corps, mais il existe des risques d'allergies ou d'intolérance, et les personnes de plus de 45 ans ne doivent, en principe, pas en prendre.
Au mois de juin 2009, l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) avait lancé une nouvelle campagne de distribution de comprimés d’iode aux populations riveraines des centrales nucléaires d’EDF.
Plus de 400 000 foyers et 2 000 établissements recevant du public (hôtels, salles des fêtes…) répartis sur 500 communes étaient concernés.
En pratique, « chaque personne vivant dans un périmètre de 10 km autour de l’une des 19 centrales nucléaires françaises a reçu une lettre des pouvoirs publics l’invitant à retirer sa boîte de comprimés dans une pharmacie », a précisé l’ASN.
Chaque foyer disposant de 6 mois pour aller chercher sa dotation. Source : Autorité de Sûreté nucléaire (20091506).
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