Pénurie de pellets : Peut-elle arriver dans le contexte actuel 2025

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Pénurie de pellets ou granulés de bois : Peut-on la craindre dans le contexte 2025 ? Le contexte actuel ne prévoit normalement pas de pénurie de pellets pour 2025, car les perspectives indiquent une stabilisation et une baisse des prix des granulés de bois pour cette année. Toutefois sur les 7 millions de foyer se chauffant au bois énergie, 2 millions utilisent le granulé, ce qui représente au total un potentiel de consommation et de prélèvements sur nos précieuses forêts énorme.

Les éléments positifs

Plusieurs facteurs contribuent à cette tendance de stabilité :

1) La filière bois

Certaines mesures prises par l'industrie visent à prévenir toute pénurie significative. :

• Augmentation de la production : La capacité de production française avait atteint entre 1,5 million et 2 millions de tonnes, et devrait doubler d'ici 2028.
• Optimisation logistique : La filière du bois a amélioré ses processus, contribuant à une meilleure disponibilité des granulés.
• Stabilisation des prix : Après une hausse très importante en 2022-2023, les prix se sont stabilisés autour de 400 € la tonne en 2024, ils devraient se stabiliser à ce niveau de prix cette année.
• Efforts de la filière : Les entreprises du secteur ont augmenté leurs cadences et créé de nouvelles chaînes de production pour répondre à la demande croissante.
  
• Surcapacité potentielle : 73 usines appartenant à des industriels sont réparties sur tout le territoire et assurent l'approvisionnement de ce combustible. Toutefois les industriels doivent faire face à des craintes de surproduction qui ont émergé, car la consommation de granulés de bois est relativement stagnante.
• Ajustement de la production : Certaines usines ont dû réduire leur production de 10 à 15% au premier semestre 2024 en raison de 2 hivers successifs avec des températures douces (2023 et 2024).
  

2) Les pouvoirs publics ​

Des mesures prises par les pouvoirs publics influent sur la demande

• ​Les aides pour les équipements utilisant le bois énergie ont été diminuées en 2025. Comme une majorité de consommateurs ne fonctionnent qu'avec les primes, la demande sera moins forte que ces dernières années.
• À la mi 2023 le marché des chaudières était en recul de 52 % sur un an, avec moins de 4 000 unités vendues. Par rapport à la mi-2022, les ventes avaient chuté de 84 %.
• Les poêles à granulés coûtent beaucoup moins cher et servent souvent de chauffage d’appoint, pour ce type d'appareil, la situation est différente avec toutefois en 2024 des volumes inférieurs de 65 % à ceux de 2022 .​
  

Un linéaire dans une grande surface de bricolage qui vend les sacs de pellets de 15 kg entre 3.99 € et 4.90 euros TTC. Photo Picbleu

Les éléments négatifs

Un nombre très important de ménages chauffe au bois : environ 7 millions de cheminées génèrent des particules fines et des produits de combustion dégradant la qualité de l'air. Un phénomène très sensible lorsque le nombre d'appareils à bois est concentré dans un même périmètre.

• Importations : L'achat massif de granulés de bois provenant de l'étranger, notamment des États-Unis et du Canada, aide à stabiliser le marché, mais rend le bois encore moins vertueux en raison des distances parcourues dont on ne tient pas compte du carbone rejeté.
• Surstockage : La crainte de pénuries ou de hausses de prix a poussé certains consommateurs à acheter de grandes quantités, créant parfois une demande artificielle et accentuant les tensions sur le marché.
  
• Surconsommation : Les possesseurs de grandes maisons substituent le fioul au pellet et consomment de trop grandes quantités d'arbres. Ils sont passés de la lèpre au choléra.

Est-il raisonnable d'abattre des forêts pour se chauffer en brûlant le carbone alors même que ce sont les arbres qui absorbent le carbone ?

Impacts d'une pénurie en 2025

Gardez en tête que l'histoire ne se répète pas : elle bégaie !

Quels seraient les impacts économiques potentiels d'une nouvelle pénurie de pellets en 2025 ?
Bien qu'une hausse du tarif des pellets ne soit pas prévue pour 2025, on ne peut rien exclure. Il est donc important d'examiner les impacts économiques potentiels si une telle situation devait se produire. Voici les principaux effets possibles :

Hausse des prix

Une pénurie entraînerait probablement une augmentation significative des prix des pellets comme on l'a vécu en 2022. Lors d'une période de tension sur le marché, les prix du pellet ont atteint jusqu'à 800 € TTC la tonne. Une nouvelle pénurie pourrait provoquer une hausse similaire, voire supérieure, par rapport au prix actuel moyen d'environ 375 € TTC la tonne en février 2025.

Impact sur les ménages

La hausse des prix affecterait directement le budget des ménages utilisant des poêles ou chaudières à pellets entraînant :

• Une augmentation des dépenses de chauffage
• Une baisse du pouvoir d'achat
• Un risque de précarité énergétique pour les foyers les plus vulnérables
  

Impact sur l'industrie du chauffage

Une pénurie a des répercussions importantes sur le secteur :

• Baisse des ventes d'équipements de chauffage à pellets, une situation déjà observée en 2023 avec une chute de 74% des ventes suite à la crise précédente de 2020.
• Potentielle réorientation des consommateurs vers d'autres sources de chauffage, comme les poêles ou chaudières à bûches
• Impact sur l'emploi dans la filière de production et de distribution de pellets
  

Impact sur la production et l'importation​

Face à une pénurie, on pourrait observer :

• Une augmentation de la production nationale, actuellement d'environ 2 millions de tonnes par an
• Une hausse des importations, qui représentent actuellement 15% de la consommation française
• Des tensions potentielles sur les marchés internationaux du bois.

Effets macroéconomiques

Une pénurie de pellets donne des répercussions plus larges :

• Contribution à l'inflation générale
• Pression sur la balance commerciale si les importations augmentent significativement
• Possible intervention de l'État pour stabiliser les prix ou soutenir les ménages les plus touchés.

Il est important de noter que ces impacts sont des hypothèses réalistes, mais non improbables, même si les tendances actuelles (données surtout par la communication des intéressés liés à la filière du bois) indiquent plutôt une stabilisation du marché des pellets pour 2025, avec des prix moyens de 375 € la tonne. Néanmoins, la vigilance reste de mise face aux facteurs pouvant influencer le marché, tels que les conditions climatiques, la demande croissante, les coûts de production et... les appétits des actionnaires.

Que faire pour se protéger des hausses

Comment les consommateurs peuvent-ils se préparer à une augmentation des prix des pellets ? Les consommateurs peuvent adopter plusieurs stratégies pour se préparer à une éventuelle augmentation des prix des pellets en 2025 :

Stratégies d'achat

Avant de savoir où et comment acheter, évitez de consommer plus qu'il ne faut. Il y a la base : la maison très bien isolée qui permet de consommer 300 kg de pellets par an soit une vingtaine de sacs de 15 kg. Des consommateurs qui utilisent 5 à 8 tonnes de granulés par an massacrent nos forêts qui nous permettent de respirer. Ils doivent se poser la question de rendre leur habitation moins énergivore pour le bien de tous.

• Anticiper les achats : C'est ce que font beaucoup en commandant les pellets avant la saison hivernale, idéalement dès le printemps ou l'été, pour bénéficier (en théorie) de prix plus bas et d'éviter les hausses dues à la forte demande hivernale.
• Acheter en groupe : Participer à des achats groupés permettrait de réduire les coûts en profitant de tarifs dégressifs et d'une logistique optimisée (hypothèse peu réaliste).
• Comparer les offres : Les prix des pellets varient selon les fournisseurs et les régions. Comparer les tarifs et les frais de livraison permet d'économiser un peu.
• Optimiser la consommation: Entretenir les appareils : Faire réviser régulièrement son poêle ou sa chaudière à pellets améliore leur rendement énergétique, ce qui réduit la consommation et le coût global.
• Réduire la température intérieure : Baisser légèrement le thermostat peut significativement diminuer la consommation de granulés sans compromettre le confort.
• Éviter le surstockage : Acheter uniquement la quantité nécessaire limite les risques de gaspillage ou de surcoût lié à une mauvaise conservation des pellets. Ne pas faire comme tous ces individus qui se précipitent sur les stations-services avec leurs jerricans par peur de manquer lorsque l'on annonce des grèves : ce sont eux qui créent la pénurie !
• Explorer d'autres combustibles alternatifs : En cas de hausse importante des prix, envisager des alternatives comme le soleil thermique et photovoltaïque.
• Profiter des aides financières : Certaines subventions peuvent être disponibles pour l'installation ou l'amélioration d'équipements de chauffage plus efficaces, réduisant ainsi la dépendance aux granulés.

En suivant ces conseils, les consommateurs peuvent mieux gérer leur budget chauffage tout en limitant leur exposition aux fluctuations du marché des pellets. Bien que des défis persistent, tels que les fluctuations météorologiques et les impacts résiduels de la crise sanitaire, Les consommateurs sont néanmoins encouragés à adopter des pratiques responsables, comme éviter de stocker inutilement et optimiser leur consommation, pour contribuer à la stabilité du marché.