Le prix du pétrole chance ou frein pour la transition ?

Temps de lecture: 9 min , Dernière mise à jour: 03/10/2023
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La baisse du prix du pétrole est cyclique, même si elle dure anormalement, elle finit toujours par s’interrompre un jour. Selon un dicton applicable aux cours boursiers les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, la bourse est faite du même bois. Cela signifie qu’une hausse ou baisse ne sont jamais infinies, elles s'arrêteront tôt ou tard.

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Le prix du pétrole est défini par l'équilibre entre l'offre et la demande.

Les marchés financiers (l'offre et la demande) sont l'une des principales causes qui influencent le prix de l'or noir. Depuis le premier , la courbe de prix du pétrole montre qu'elle augmente régulièrement avec des baisses en cours de parcours. Elle se comporte comme une balle de tennis qui rebondit dans un ascenseur en constante montée.

Le prix du pétrole semblaient augmenter de façon exponentielle en se basant sur le principe de ce qui est rare est cher. Avant la guerre des prix du pétrole qui a démarré en 2014 entre les États-Unis 1er pays mondial producteur d'huiles de schiste (11 millions de barils/jour) et l'Arabie Saoudite (11.5 millions de barils/jour) Source IEA 2015, les prix du  GPL avaient des fluctuations fortes. L'OPEP sous la pression du royaume wahhabite a maintenu sa production.

Le baril est passé sous la barre des 50 dollars début 2015. L'Irak et l'Iran vont bientôt fournir à niveau de l'or noir les prix du pétrole resteront bas et le gaz propane également sauf conflit, redémarrage de l'activité mondiale. Ce tarif est une aubaine pour l'économie, mais une catastrophe pour le climat si les prix attractifs entrainent une surconsommation des ménages. L'histoire ne se répète pas : elle bégaye, les consom'acteurs les plus sages doivent anticiper les futures contraintes.

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La sobriété heureuse


C'est un projet qui s’inscrit et se mesure sur le long terme avec la prise de conscience des populations.

L’augmentation de la population mondiale (10 milliards à la fin du siècle) et l’amenuisement progressif des réserves mondiales vont contribuer à la hausse du prix du pétrole à moyen terme. La hausse inévitable de cette énergie pousse à rechercher des solutions alternatives moins gourmandes, moins coûteuses et plus respectueuses de l’environnement. Certaines solutions proposées comme la mise sur le marché de systèmes de chauffage mixte chaudière bois-fioul sont de mauvaises solutions.


Les problèmes de pollution atmosphérique et de leurs impacts sur la santé et bien être du corps humain sont l’un des moteurs de la transition énergétique. Les ressources fossiles sont également en grande partie responsables des émissions de gaz à effet de serre. La baisse du prix du pétrole ne met pas en danger immédiat la transition énergétique dans la mesure où malgré l'attrait tarifaire du fioul la mise en œuvre des dispositifs visant à favoriser le recours à des solutions alternatives moins énergivores et plus respectueuses de l’environnement est maintenue.

La conférence Paris climat 2015 de l’ONU, (30 novembre au 11 décembre 2015), démontre une volonté commune d'assurer la transition énergétique. La ratification du protocole de Rio et de Kyoto, la décision de la Chine et des États-Unis de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ou la mise en place du paquet Énergie-Climat européen sont des signes indiquant une implication et un fort engagement mondial.


Le risque lié à la baisse du prix du pétrole est celui de hausse la consommation de produits pétroliers. Les usagers ont la mémoire courte, ils doivent au contraire agir en améliorant l'efficience thermique de leur logement, cet épiphénomène ne doit pas être un frein à la transition énergétique.

stockage raffinerie de pétrole

La France épinglée par une plainte du CLER et FNE

La France a fait l'objet d'une plainte du CLER et de FNE pour son manque de volontarisme dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments.

Qu'est-ce que la transition énergétique ?

La transition énergétique concerne les énergies renouvelables et la rénovation des bâtiments.

Elle est une excellente opportunité, en cette période de crise écologique et sociale, de donner une vision d'avenir positive avec la création de 632 000 emplois d'ici à 2030 (1). Le système visant aux économies d'énergie permettra également de réduire le poids de la facture énergétique sur les ménages et sur la balance commerciale française.

Cette transition énergétique constitue également un gisement d'innovations pour les entreprises. Les intérêts pour l'environnement et la santé ne sont pas à démontrer.
L'application du principe « pollueur-payeur » intelligemment appliqué permettrait d'orienter les achats vers des produits moins polluants et d'apporter des financements pour les solutions comme la rénovation énergétique des bâtiments, les transports en commun, le transport ferroviaire, etc.

Les énergies renouvelables comme la méthanisation, le solaire et l'éolien off-shore sont indispensables, il est important de conserver en parallèle le système des tarifs d'achat qui a montré son efficacité pour accompagner les énergies renouvelables, notamment les projets citoyens, jusqu'à leur maturité.


La transition énergétique impliquera 20 à 30 milliards d'euros supplémentaires d'investissements chaque année pour l'isolation des bâtiments, les énergies renouvelables et même pour les transports en commun. Ces investissements lourds seront rentabilisés pour la plupart avant 2030. Ce sont des investissements de long terme qui nécessitent des outils et des fonds spécifiques, ils ne doivent pas être présentés comme des coûts. La transition énergétique doit :

• contribuer fortement à la baisse des émissions de gaz à effet de serre 
• apporter un soutien déterminant au développement massif des énergies renouvelables 
• renforcer la sécurité d’approvisionnement grâce à la complémentarité des énergies 
• participer à l’excellence environnementale et réduire la facture énergétique du pays 
• jouer un rôle majeur pour la croissance verte et de développement de l’emploi en France

Baisse du pétrole gagnants et perdants 

La chute du pétrole donne un gagnant et un perdant

La chute récente des cours du pétrole due au COVID a eu des conséquences pour le risque de crédit des entreprises dans le monde.

La  (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur) est une agence spécialisée dans l’assurance-crédit à l’exportation créée en 1946.

Parmi 14 secteurs étudiés par la Coface, 3 secteurs restent classés en « risque faible » : textile-habillement, transports et chimie. Elle dégrade le secteur de l’énergie en « risque moyen » en réagissant à la baisse des cours du pétrole brut.

Les cours du pétrole de schiste et brut

Ils ont été divisés par deux depuis l’été 2014, cette production en hausse constante entretient une offre supérieure à la demande. À fin mars 2015, les installations de stockage les plus importantes des États unis situées à Cushing, une petite ville de l’État de L’Oklahoma, dans le centre des États-Unis affichent des niveaux de saturation de 77 % de leurs capacités.

Les premiers puits de pétrole américains sont apparus sur Cushing en 1912, la production sera vite stoppée après l'extraction du brut, mais les installations de pipeline resteront sur site. Aujourd'hui, les stocks de pétrole sont regroupés autour de cette ville, une grande partie de la production américaine se concentre dans des entrepôts à ciel ouverts dont l'estimation est réalisée par photos aériennes.

  •  L’énergie nord-américaine affectée par un déséquilibre de l'offre et de la demande est la perdante
  •  L’industrie chimique européenne en phase de rattrapage compétitif est gagnante.

Les architectes et les bureaux d'études

Ces professionnels paradoxalement ne sont pas sollicités

Pour réaliser des travaux d'amélioration thermique et énergétique dans les maisons individuelles, en France, les particuliers font très peu appel aux professionnels adaptés à cette mission : les ,  et les bureaux d’études.

Les particuliers dans leur grande majorité sollicitent les artisans et les petites entreprises du bâtiment qui ne sont pas coordonnés pour intervenir sur ce segment de marché. Une rénovation thermique complète, efficace et surtout performante exige du particulier qu’il mobilise plusieurs corps de métiers différents (maçon, plâtrier, électricien, entreprise de chauffage, plombier sanitaire, entreprise d'isolation), et qu’il coordonne leur action sur le chantier.

La plupart des artisans et les petites entreprises du bâtiment ne maîtrisent pas les techniques indispensables à une bonne performance thermique. Quelques jours de formation et de la bonne volonté ne suffisent pas pour être capables de gérer efficacement l'ensemble d'une rénovation thermique. 

Les qualifications RGE sont délivrées pour une activité très précise et spécialisée insuffisante pour assurer des rénovations globales performantes. Elles conduisent pour les plus téméraires à des coûts souvent beaucoup trop élevés. La rénovation performante des maisons individuelles reste donc un marché de niche.

La baisse du prix du pétrole

Chaque fois que l'or noir baisse, les prix entraînent une surconsommation d'énergie.

Exemple en 2015

Les livraisons de produits pétroliers en septembre 2015 s'élevaient à 5,463 millions de tonnes, une hausse de 4,1 % par rapport à septembre 2014. En cumul, elles augmentent de 2,3 % pour s'établir à 44,982 Mt.
Les livraisons de fioul domestique en septembre 2015 s'établissaient à 930.863 m3 soit une hausse de 32,1 % par rapport au mois de septembre 2014 et 14,2 % depuis le début de l'année 2015.

Les livraisons de carburants routiers sur le marché français se sont élevées à 4,33 millions de mètres cubes en septembre 2015, ils accusent une légère baisse de 0,6 % par rapport à septembre 2014. Cette évolution résulte de la baisse de 0,6 % des livraisons de supercarburants sans plomb et de la baisse de 0,6 % des livraisons de gazole. La part du gazole dans la consommation française de carburants routiers a été de 80,1 % en septembre 2015 en légère hausse par rapport à août (+ 0,4 %). La part du gazole dans la consommation de carburants reste stable à 81,3 %.

De janvier à septembre 2015, la consommation française de carburants routiers était en hausse de 0,8 % par rapport aux neuf premiers mois de l'année 2014.

Entre le 1er octobre 2014 et le 30 septembre 2015, en année mobile, la consommation française de carburants était égale à 50,39 millions de mètres cubes, une hausse de 1 % par rapport à la consommation des douze mois mobiles précédents. « La consommation de produits pétroliers en France a augmenté, de 2,3 % sur les 9 premiers mois de l'année 2015 par rapport aux 9 premiers mois 2014. Selon Francis Duseux, le président de l'UFIP, cette augmentation montre la sensibilité de la demande à la baisse des prix, en particulier pour le carburant et le fioul domestique.

Source : chiffres du Comité Professionnel du Pétrole (CPDP)



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